Walt Disney, le talent sans la dyslexie
Tout d'abord, de très nombreux sites internet citent Walt Disney comme étant l'une des nombreuses personnes célèbres tout en étant dyslexique (Ron Davis dirait "célèbres grâce à leur dyslexie").
D'après les héritiers de Walt Disney, rien n'est moins évident. Même si Disney n'a pas vraiment poursuivi de grandes études, il semblerait que ses difficultés scolaires soient dues à deux facteurs limitants.
Dès ses dix ans, il se levait à 4h30 du matin pour aller distribuer les journaux que vendait son père, parfois avec les pieds dans la neige. Alors bien sûr, son attention à l'école était perturbée par des vapeurs de sommeil, ce qui n'est jamais bon pour apprendre.
De plus, il fut très tôt passionné par le dessin et beaucoup d'autres sujets qui semblaient l'attirer bien plus que les apprentissages scolaires. Alors rien d'étonnant à ce qu'il soit entré tôt dans la vie active.
Alors pourquoi en parler ici ?
Je veux vous présenter ici un aspect très intéressant de la personnalité de Walt Disney qui, à mon humble avis, pourrait expliquer qu'il ait pu ne pas devenir dyslexique alors qu'il en avait toutes les caractéristiques.
La stratégie de Walt Disney
L'un des animateurs des studios Disney rapportait : "Il y avait en réalité trois Walts différents : le rêveur, le réalisateur et le critique. Vous ne saviez jamais lequel arrivait dans votre réunion."
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Disney, une personnalité triple |
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Cet manière de travailler a été étudiée par Robert Dilts (Stragétie de Walt Disney) afin de comprendre et de pouvoir reproduire la capacité créatrice de Walt Disney. Il a appelé cette manière de créer : "la stratégie de Walt Disney".
Alice de Walt Disney 1951.
En résumé, Walt Disney pouvait arriver aux studios avec une personnalité de "Rêveur". C'est celui qui transforme la réalité, qui part dans son imagination débridée et sans limites. Tout y est possible, il n'y a personne pour indiquer des bornes.
Mais s'il n'avait fait que rêver, nous n'aurions jamais pu voir le résultat de son imagination débordante. Alors parfois Walt prenait sa casquette de "Réalisateur". C'est à dire qu'il reprenait les idées débordantes du "Rêveur" pour fabriquer quelque chose, en l'occurrence, un dessin animé.
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Le duo "Rêveur" - "Réalisateur" est une boucle hyper créative |
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Cependant, il arrive que ce duo "Rêveur" - "Réalisateur", qui est une boucle hyper créative, soit pris dans un cercle vicieux incontrôlable. C'est alors que sa troisième personnalité, le "Critique", intervenait pour ramener les deux autres personnalités à un niveau raisonnable et réalisable en un temps et un coût acceptable.
Et la dyslexie dans tout ça ?
La désorientation, source de dyslexie
En revenant aux travaux de Ron Davis sur la dyslexie, nous savons que l'une des causes de cette difficulté d'apprentissage est la perte de contrôle de l'imagination, la sensation que le monde imaginaire est vécu comme réel, ce qui nous coupe du monde matériel et en particulier des symboles que sont les lettres et les mots. En méthode Davis®, nous appelons ce phénomène "désorientation".
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La désorientation au service de la création |
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Le Rêveur de Walt Disney est clairement très désorienté. Il faut en effet être "parti dans les nuages" pour voir des fleurs qui parlent, des sucriers qui donnent des coups de coude à la tasse etc. Et c'est bien ce qui fait la force du génie créatif.
Walt Disney
Mais le "Réalisateur" et surtout le "Critique" de Walt sont très connectés à la réalité, ce qui, dans le domaine de la lecture est également un point essentiel.
Je peux donc supposer, et notez bien que cela n'engage que moi, que Walt Disney a inconsciemment maîtrisé très tôt ces différentes personnalités et ainsi appris à toujours savoir s'il était dans l'imagination ou bien dans le monde réel. Et ceci est une composante essentielle pour ne pas tomber dans le piège de la dyslexie. En effet, à partir du moment où le lecteur détecte qu'il part dans l'imaginaire, il devient capable de dire "stop" puis de trouver du sens aux mots et phrases.
Utiliser la stratégie de Walt Disney
Lors de mes stages, il m'arrive de présenter cette stratégie de Walt Disney à certains de mes stagiaires, généralement des ados, qui ont des difficultés à créer un texte, une rédaction, ou raconter une histoire.
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Faire une rédaction en utilisant la stratégie de Walt Disney |
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La boucle entre le Rêveur et le Réalisateur est un moteur très puissant de créativité. La position du Critique est également indispensable pour modérer le Rêveur et le Réalisateur et ramener le texte dans une structure bien construite et dans des proportions raisonnables. Mais il est très important que le Critique ne perturbe pas le travail créatif, en particulier celui du Rêveur.
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Le "Critique" joue le rôle de garde-fou |
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Rien de pire en effet que, pendant que l'élève imagine la situation qu'il veut décrire et cherche les mots pour les coucher sur le papier, qu'une petite voix qui lui dit "bah, c'est nul ce que tu écris"...
Par contre, la même petite voix, une fois le texte écrit, qui lui demande "est-ce que tu peux simplifier cette phrase ?" devient très utile.
En utilisant consciemment cette stratégie de Walt Disney, un élève devient capable d'exprimer la foule des images qu'il vit dans son imagination et en extraire un texte créatif, bien écrit et agréable à lire. Essayez...
À noter
Le jeudi 10 novembre débute une série de six sessions hebdomadaires destinée aux parents d'enfants brillants mais en difficulté.
Lors de ces six sessions de deux heures, vous découvrirez une mine d'informations et surtout des outils simples et efficaces pour vous aider à guider les enfants qui ont du mal à faire leurs devoirs.
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À bientôt...
Patrick Courtois
Contactez-moi au 06 37 40 49 67, ou par mail patrick@infodyslexie.org
